Speeding Way et Unaja

Vendredi 4 février 2011
Petit échauffement en plein air


Malgré un emploi du temps très chargé, j'étais aujourd'hui de retour au domaine de Race Horse pour offrir une petite sortie à Speeding Way, l'étalon teigneux que j'avais sous ma garde actuellement. Je n'avais pas d'idée de travail particulière en tête, j'avais juste envie de faire connaissance avec l'alezan et de le tester un peu en extérieur pour voir ses réactions et établir le travail à faire aux cours des prochains entraînements. Arrivée dans l'écurie de Deauville, je me dirigeai immédiatement vers le box de Speed' qui, fidèle à ses habitudes garda la tête soigneusement plongée dans son foin tandis que je l'appelai depuis la porte. Ne me formalisant pas davantage de ce comportement bougon j'entrouvris la porte du box et me glissai à l'intérieur, évitant de me mettre derrière les puissants postérieurs mais m'effroçant de parraitre forte et imperturbable. Speed' ne bougeant toujours pas, je poussai ses hanches pour le faire pivoter dans ma direction. N'obtenant pas de réponse, je les chassai plus méchamment, obtenant cette fois un demi-tour mais qui n'était pas des plus amical, Speeding Way claquant les machoires à côté de mon visage et couchant méchamment les oreilles, vexé d'être ainsi dérangé. Cette fois, je décidai de hausser vraiment le ton pour le remettre à sa place et recadrer la situation. Supris par mon ton agressif, l'alezan se renfrogna mais cessa son attitude mençante et je parvins à lui enfiler le licol.
Après l'avoir attaché dans l'allée, je m'emparai de mes brosses et entamai son pansage tout en gardant un oeil sur sa tête, quelque soit l'endroit de son corps que je nettoyai. Tandis que je curai les pieds, Speedin Way tenta comme la dernière fois de mettre tout son poids sur le pied que je tenais mais je tins bon et il cessa rapidement son manège. J'espérai d'ailleurs qu'il cesserait bientôt cette manigance inutile et comprendrait qu'il était bien plus intéressant pour lui de se tenir tranquille et de se laisser faire.

Lorsque j'eu fini mon pansage, je me dépêchai d'aller à la sellerie pour y prendre un selle, un tapis et un filet à mors simple, inutile de se charger d'avantage vu mon planning du jour.
Revenue aux côté de Speed' qui, fort heureusement n'avait pas bougé en mon absence, je ne lui laissai pas un instant pour réfléchir et lui posai immédiatement sur le dos le tapis et la légère selle de course. D'ordinaire, je préférai laisser au cheval le temps d'analyser la situation et d'accepter le harnachement mais dans les circonstances présentes, il me fallait changer de tactique si je ne voulais pas me retrouver en posture délicate suites aux manigances du poulain.

Je lui mis ensuite le licol en collier et enfilai le filet sur la tête de Speed' sans rencontrer aucune résistance de sa part, ce qui m'intrigua et m'inquiéta légèrement quant à la suite des évènements. J'enfilai ensuite ma bombe, une paire de gants puis m'emparai d'une cravache courte avant de détacher Speed' et de l'emmener à ma suite vers la sortie de l'écurie.
Une fois dehors, je repérai un banc qui me permettrai de me mettre en selle. Grimpant dessus, je ressanglai puis mis mon pied à l'étrier. Ce fut le moment que choisi Speed' pour faire un écart, manquant de me mettre violemment à terre. Toutefois, je me méfiais de cette réaction et à vrai dire, l'alezan ne me surprenait qu'à demi aussi parvins-je à me hisser en selle malgré tout et à reprendre rapidement les rênes pour arrêter l'alezan. Je réglai rapidement mes étriers dans une longueur assez grande, idéale pour une sortie à un rythme tranquille, puis laissai Speeding Way marcher dans l'allée d'un pas vif, rênes longues. Je ne lui faisais absolument pas confiance mais il était inutile de me braquer sur sa bouche et de l'énerver encore plus par mon attitude crispée. De toute façon, s'il voulait me coller par terre, il le ferait...

Mais Speeding Way semblait trop heureux de sortir pour préparer un mauvais coup et je pu le laisser marcher pendant une bonne dizaine de minutes sans craindre de mauvais coup, malgré le froid ambiant qui avait tendance à exciter les chevaux d'ordinaire.
Une fois ma monture bien échauffée au pas, je lui fis prendre le trot. Ravi de cette initiative, Speed s'élança dans un trot rapide et immense en secouant violemment la tête. Adoptant le trot enlevé, j'ouvris mes doigts pour ne pas coincer le poulain et le laisser se dégourdir les jambes à l'allure qu'il souhaitait, le but aujourd'hui étant simplement de faire connaissance et de faire un petit trotting d'entrainement. Je le laissai trotter à ce rythme pendant une 10 dizaines de minutes avant de le sentir mollir sous ma selle sans qu'il ne montre pour autant de signe de fatigue ou d'essouflement. Je serrai donc les jambes et le renvoyai en avant d'un claquement de langue. Speeding Way n'attendait que ça et il m'emportait dans un bond de gaieté, enchainant les sauts de moutons pour me montrer que sous ses apparences de poulain sage il était également capable de se révéler particulièrement démoniaque. Resserant mes doigts autour des rênes, je repoussai l'alezan en avant d'un sévère coup de talon tout en pestant contre lui. Après un dernier dos rond, Speeding repris finalement le trot et se calma un peu, me permettant à nouveau de me décontracter. Tout en changeant régulièrement de diagonales, je pu bientôt évaluer que nous avions parcouru la moitié du chemin et que nous entamions désormais le retour aux écuries. Je décidai alors de lancer Speed' au galop. L'alezan parti dans un bond prodigieux, manquant de me désarçonner puis adopta une allure vive et rapide, digne d'un pur sang comme lui. Le souffle coupé par le froid et la vitesse, je me contentai de me faire toute petite, laissant Speed' gérer l'allure et se faire plaisir plutôt que de chercher à le contraindre à faire quoi que ce soit et risquer de le mettre en colère.

Alors que les écuries se dessinaient devant nous, je fermai doucement les doigts pour ralentir, à mon grand regret, ma monture. Je le laissai trotter quelques instants avant de le remettre au pas et de le caresser doucement. Je savais qu'il n'était pas au quart de ses possibilités mais peu m'importait, j'avais évité la crise, tout s'était bien passé, c'était tout ce qui comptait. Le reste serait à voir sur la piste de course et, au vu du dossier de Speed', face à d'autres chevaux.
Revenue à l'écurie, je mis pied à terre et déssanglai avant de ramener l'alezan vers son point d'attache. Après avoir dessellé et débridé, je pansai rapidement l'étalon qui se tint beaucoup plus calme qu'un peu plus tôt. Prendre l'air et se dégourdir les jambes lui avait apparemment fait du bien...
Après lui avoir glissé un morceau de carotte, je le ramenai dans son box puis rangeai tout mon matériel avant de m'éclipser.